• Fantaisies d’hiver (extrait : strophes 1 et 2 ).

    1

    Le nez rouge, la face blême,
    Sur un pupitre de glaçons,
    L’hiver exécute son thème
    Dans le quatuor des saisons.

    Il chante d’une voix peu sûre
    Des airs vieillots et chevrotants ;
    Son pied glacé bat la mesure
    Et la semelle en même temps ;

    Et comme Haendel, dont la perruque
    Perdait sa farine en tremblant,
    Il fait envoler de sa nuque
    La neige qui la poudre à blanc.

    2

    Dans le bassin des Tuileries,
    Le cygne s’est pris en nageant,
    Et les arbres, comme aux féeries,
    Sont en filigrane d’argent.

    Les vases ont des fleurs de givre,
    Sous la charmille aux blancs réseaux ;
    Et sur la neige on voit se suivre
    Les pas étoilés des oiseaux.

    (...)

    Théophile Gautier


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  •  

                                        Amitié

     

    Ce qui est beau, c'est un visage

     

    Ce qui est beau, c'est l'amitié

     

    Une robe qui s'en va un peu plus loin et volage

     

    Laisse autour d'elle les oiseaux gazouiller.

     

    Ce qui est beau, c'est le passage

     

    De la brume à l'aurore et du cep au raisin

     

    Ce qui est beau, c'est le ramage

     

    Car tout ce qui vit sur la terre est du bien.

     

    Ce qui est beau, c'est tout le monde

     

    Ce qui est beau, c'est les filets

     

    Du pêcheur qui s'en va près des rives profondes

     

    Cueillir la sardine et le nacre des fées.

     

    Ce qui est beau, c'est comme une onde

     

    La marche en avant de l'homme et l'été

     

    Qui revient tous les jours car toujours il triomphe.

     

    Ce qui est beau, c'est l'amitié.

     

     

    Jean-Pierre Voidiès


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  • Septembre

     À la fin de septembre les étoiles refroidissent et il y a dans le pré une odeur de pommes trop mûres.

    J'aimerais que la mer qui voyage sans cesse m'écrive une lettre de sel très blanc avec juste une ombre de mélancolie où elle me parlerait de pays très lointains et de rivages verts une lettre pour l'automne. Nous la lirions sous la lampe parce que les journées raccourcissent au moment des vendanges et que l'océan est loin  malgré le vent qui nous en parle

    J'ai monté des bûches et le petit bois pour allumer du feu et je regarderai la flamme danser sur tes pommettes.

    Claude Roy

     


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